La guerre est déclarée entre la Mairie de Paris et Airbnb, site internet permettant la location de logements de vacances. Au cœur de la préoccupation : le succès grandissant des meublés touristiques illégaux. Paris, ville la plus visitée par les utilisateurs d’Airbnb, souhaite rendre plus difficile la location non déclarée à des touristes de passage et envisage d’implémenter plusieurs mesures. Parmi, on retrouve la collecte de la taxe de séjour pour le compte des loueurs. Ce combat n’est pas uniquement celui de la capitale, mais aussi celui des 10 villes hôtes de l’Euro 2016. Alain Juppé, maire de Bordeaux, se mobilise afin d’imposer cette collecte aux plateformes pendant la Coupe de football.
Anne Hidalgo, maire de Paris, avait annoncé en 2015 qu’elle avait pour priorité de permettre de bonnes conditions de logements aux Parisiens, mais aussi d’apporter son soutien à l’économie locale, particulièrement au secteur hôtelier. Paris tenu, car accusé de louer des logements de vacances non déclarés et de concurrencer les hôtels, Airbnb avait fait part en début 2015, de sa volonté de collaborer pour améliorer le taux de collection. Cette démarche a pris effet en octobre 2015 et au dernier trimestre 2015, la taxe de séjour pour la catégorie ‘meublés touristiques non classés’ était de 0,83 euros par nuit, par personne. Selon l’AFP, Airbnb a reversé 1,169 millions d’euros à la Mairie de Paris pour la période du 1er octobre au 31 décembre 2015.
Près de 50 000 logements sont proposés dans la capitale et le nombre de locataires Airbnb ayant séjourné dans les 3e et 4e arrondissements pendant l’été 2014 était de 66 320 contre 64 795 habitants qui y avaient une résidence principale. La maire souhaite inverser cette tendance qui se précise. Pour ce faire, Paris travaille en étroite collaboration avec des villes touchées par le même problème, notamment Madrid, New York, Barcelone et Berlin.
La bataille contre les meublés touristiques illégaux n’est pas totalement gagnée. Anne Hidalgo réclame d’autres mesures :
Sans un numéro d’enregistrement, il sera illégal de proposer son logement sur un site de location touristique. Ce numéro sera accordé sous respect de la réglementation en vigueur de la part du propriétaire ou locataire.
A Paris, louer sa résidence principale plus de 120 jours par an est interdit. Une fois ce seuil atteint, Airbnb sera dans l’obligation de refuser ou de bloquer la publication de l’annonce.
Ceux désireux de proposer une location aux vacanciers seront dans l’obligation de demander une autorisation auprès de la mairie, qui sera affichée sur le site. Le propriétaire devra ainsi prouver son statut alors que le locataire devra présenter une autorisation du bailleur pour sous-louer le logement. Au cas contraire, les fraudeurs seront passibles d’une amende de 25 000 euros. A Berlin, la sanction financière, pour les locations non-déclarées, est de 100 000 euros.
Des opérations de contrôles sont régulièrement organisées dans les quartiers où se développent les locations Airbnb. Loueurs, soyez malins, continuez à publier sur les sites de locations saisonnières, mais suivez les réglementations !
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