Démocratisée l’assurance vie ? Pas vraiment à en juger par le dernier rapport du Cercle des épargnants, un centre d’études et d’information sur l’épargne et la retraite, dévoilé le 7 avril 2016. Selon cette enquête menée par l’institut CSA auprès d’un panel représentatif de 1.007 personnes âgées de 18 ans et plus, le « placement préféré des Français » l’est surtout pour… une frange de la population.
Si 38% de nos concitoyens déclarent détenir au moins un fonds en euros, le pourcentage tombe à 24% chez les moins de 35 ans. En revanche, il monte à 42% chez les 35-49 ans et même à 44% chez les 50 ans et plus. Normal, direz-vous, la capacité d’épargne progresse avec l’âge.
L’épaisseur du portefeuille compte également. 39% des catégories socio-professionnelles inférieures (CSP -) possèdent une assurance vie mono-support en euros, contre 46% des catégories socio-professionnelles supérieures (CSP +). Soit un différentiel de 7 points. Le « gap » est encore plus marqué pour les contrats multi-supports. Si seulement 21% des CSP – disent avoir souscrit ce type d’assurance vie comportant, à côté du fonds euros, une ou plusieurs unités de compte (UC), le ratio grimpe à 34% chez les CSP +. L’écart est ici nettement plus important puisqu’il atteint 13 points.
Le capital des UC n’étant pas garanti contrairement au fonds en euros, il semble normal que les Français aux poches plus profondes se permettent davantage de prendre des risques. A l’inverse, il est rassurant que les personnes aux revenus plus modestes privilégient la sécurité. Reste que les fonds euros sécurisés rapportent de moins en moins compte tenu de la baisse continue des taux d’intérêt des obligations d’Etat. L’assurance vie n’a décidément rien de démocratique. Au risque de devenir demain le placement préféré de seulement quelques Français argentés.
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