Investir dans un Sofica, malin ?

19 nov. 2018
PAR NICOLAS PEYCRU

Adressons-nous aux âmes d’artistes, amateurs du 7ème art, à vous qui voulez vous lancer dans le mécénat mais n’avez pas les moyens de produire le nouveau Tim Burton. Heureusement les SOFICA sont là. Comme d’habitude un petit Kézako avant d’entrer dans le vif du sujet !

 

Comment fonctionne une SOFICA ?

Tout d’abord, parlons acronyme. SOFICA signifie Société de Financement de l’Industrie Cinématographique et de l’Audiovisuel. Elles ont été créées par l’Etat en 1985 pour favoriser le financement du cinéma et plus largement de la production audiovisuelle français(e).   L’idée pour le souscripteur est d’investir au capital de ces sociétés anonymes (agréées par l’AMF) en contrepartie d’une réduction d’impôts de 30 ou 36% et d’un remboursement selon la valeur de la SOFICA à sa dissolution (minimum 5 ans plus tard sinon requalification fiscale, maximum 10ans plus tard statutairement, mais elles sont en général liquidées avant). Et le but on l’a dit, permettre d’aider des productions indépendantes.

Voilà pour le concept pour l’investisseur, je reviendrai sur la réduction d’impôt plus tard. Pour son fonctionnement intrinsèque désormais :

  •  La SOFICA est agréée par l’AMF selon un montant maximum de souscription. Elle doit aussi être agréée par le CNC qui ne procure l’agrément qu’à un nombre très limité de sociétés chaque année.
  • Des experts choisissent des projets à financer (co-financer en général) qui leur semblent de qualité (au niveau artistique certes mais aussi financier).
  • Ils investissent dans les projets en question ou directement dans les sociétés de production. Si plus de 10% du capital de la SOFICA est investi dans les sociétés de production, la réduction d’impôts monte à 36%.
  •  A la dissolution, les souscripteurs se voient rembourser la valeur de leurs parts à cet instant.

Si vous vouliez donc participer à une œuvre en particulier, c’est râpé, vous investissez en fait dans une groupement d’œuvres que vous ne pouvez pas choisir.

Quelle est la fiscalité d’un placement en SOFICA ?

Je l’ai évoqué rapidement mais revenons dessus.

La souscription ne peut dépasser 18 000€ et 25% du revenu net global du foyer et les parts doivent être conservées plus de 5 ans. Si la Sofica investit plus de 10% dans des sociétés de production, alors le contribuable profite de 36% de son montant en réduction d’impôt (réduction et non crédit, donc non-reportable sur les années suivantes). Dans le cas contraire, ce sont 30% de la souscription qui seront déduits de l’impôt sur le revenu.

Si plus-values il y a (on en reparle en dessous), elles sont imposées au même titre que les plus-values sur valeurs mobilières.

On est bien loin des 48% de réduction d’il y a 5 ans !

Avantages et inconvénients de ce type de placement 

Ne comptez pas sur moi pour être tendre. Pour ce qui est des avantages, ils sont bien minces. Une réduction d’impôts certes importante mais rarement payante finalement. Le seul avantage à mon avis est celui du plaisir de voir les films qu’on a finalement un peu financé au cinéma. Beaucoup restent peu connus mais certains films de SOFICA ont su monter sur les podiums comme L’Arnacoeur.

Et les inconvénients ? Sachez qu’il est globalement rare que la SOFICA vous rende l’intégralité de votre mise à terme, encore plus que vous réalisiez une plus-value. Les pertes sont souvent de l’ordre de 40% de votre capital, ce qui efface totalement votre réduction d’impôt ! De plus, vous ne touchez pas d’intéressement si le succès d’un des films est au rendez-vous. Ensuite, c’est un placement illiquide, comme presque tous les placements fiscaux. J’ajouterai que ces sociétés brillent par leur manque de transparence, impossible ou presque d’avoir accès au rendement de ces placements. Sachez toutefois que depuis la baisse de la réduction d’impôts à 30 ou 36%, les TRI moyens se situent autour de 2%, pour un investissement sur le long terme. Malin ou pas, verdict ? Pas malin à mon avis !

Rencontrons-Nous

Si toutefois l’attrait du 7è art était plus fort, sachez que les parts de SOFICA sont rares, n’hésitez donc pas à contacter un CGPI qui dispose d’informations privilégiées et qui vous permettra de ne pas rater l’ouverture d’une d’entre elles.

Voici un des plus vieux placements de France, la tontine. C’est un outil très efficace de gestion de son patrimoine, il demeure pourtant méconnu du grand public. Les investissements regroupant autant d’avantages sont rares : rendement attractif, frais réduits, sortie de l’ISF… Voilà déjà des éléments de réponse à la question : investir dans une tontine, malin?

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