Voilà un placement somme toute original. Les investisseurs se bousculent au portillon pour placer dans les tableaux ou la photo, mais le manuscrit, voilà qui détonne ! Débriefing de ma rencontre avec la société Synerg’I qui s’est spécialisée dans ce placement pas comme les autres.
Un bref descriptif de la société en question d’abord. Synerg’I a été créée en 2003, son activité portait essentiellement sur l’investissement en immobilier patrimonial. Depuis elle s’est positionnée en complément sur le marché de l’art ancien. Elle dispose d’un capital social de 1.500.000 € et de 3.500.000€ environ de fonds propres.
Elle ne propose pas que des placements dans les manuscrits mais également dans les lettres, les statues, tableaux… de l’époque médievale. On parlera ici des manuscrits en priorité. La société s’est entourée d’un expert spécialisé et reconnu qui sélectionne et tente de valoriser les oeuvres acquises. Encore jeune sur ce secteur, Synerg’I se dispute le marché avec deux autres opérateurs Aristophil et Artecosa.
La société collecte des oeuvres dans lesquelles les investisseurs placent leurs capitaux (en choississant une ou plusieurs oeuvres), l’expert se charge de les faire connaître (rassemblement en collection, prêt à des musées, expositions,…) ou de les faire classer trésor national en espérant une revalorisation. L’investisseur et Synerg’I restent associés durant la durée de détention, ils revendront l’oeuvre quand ils estimeront que sa cote est au plus haut. La plus-value sera alors concrétisée et répartie pour moitié entre les deux parties.
Cette société de placements spécialisée, mentionnée plus haut, proposait à partir de 1 500 euros d’obtenir des parts de fonds comprenant des lettres et manuscrits anciens de célèbres auteurs tels que Voltaire, Kerouac ou encore Debussy. Le tout avec un rendement de 8 % annuel soit 40 % en cinq ans sur la durée minimale de l’investissement. Trop beau pour être vrai diriez-vous ? Vous auriez peut être raison.
Mi-novembre 2014, le musée des Lettres et Manuscrits a reçu la visite des policiers de la Brigade de répression de la délinquance économique et plusieurs perquisitions ont été lancées aux différentes adresses du groupe Aristophil selon le magazine LePoint.fr. Des irrégularités dans les finances de l’entreprise – comptant environ 16 000 clients – ont, en effet, étaient notées éveillant les soupçons du fisc et Tracfin, le service de Bercy. Le journal Charlie Hebdo a, de plus, révélé sur les soupçons de la justice à propos d’une vaste arnaque à la Madoff, de part les placements mirifiques que proposés Aristophil.
Un dispositif, somme toute, douteux aurait été mis en place pour garantir de rendements élevés selon certains spécialistes. En effet, les prix seraient augmentés de manière artificielle (certains manuscrits sont rachetés à des prix exorbitants grâce aux rentrées de fonds des nouveaux investisseurs) et des experts du secteur seraient même complices de ce dispositif frauduleux. Chaîne de Ponzi ou Madoff, il semble que dans ce cas les collectionneurs aient été dans le viseur.
Synerg’I propose bien un service qui me semble plus fiable que celui de ses concurrents (le côté « rendement garanti » des concurrents me fait bien rire). Pour autant, je n’y placerai pour l’instant pas mes propres deniers par manque d’attrait pour le placement en lui-même et pour cause d’étroitesse du marché. A la rigueur dans le cadre d’une diversification de mon patrimoine et en faisant abstraction du caractère affectif attaché à l’art, ou pour éviter l’ISF. A choisir je demanderai que l’on me sélectionne une statue ou un tableau ancien.
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