Investir dans les valeurs technologiques, malin ?

17 juin 2020
PAR NICOLAS PEYCRU

Aujourd’hui, nous les regroupons sous l’acronyme GAFA : Google, Apple, Facebook et Amazon. Ces sociétés américaines font figure de géants. Leur capitalisation nette totalise les 1400 milliards de dollars et présentent des parcours boursiers toujours autant ahurissants. Qu’est-ce qui explique le succès des valeurs technologiques ? Est-ce la solution idéale durant ce temps de crise ?

 

C’est quoi une valeur technologique ?

Ce serait un euphémisme d’affirmer que les entreprises technologiques ont rencontré un grand succès. Derrière ces géants cités plus haut, divers start-up voient le jour et présentent plusieurs améliorations, hardware et software, dans le but d’offrir de nouveaux services. Dans certains secteurs, cette évolution technologique reste agressive. Nous pensons particulièrement au secteur de divertissement et de la communication. Les domaines traditionnels ne sont pas épargnés non plus. Le secteur immobilier et l’industrie automobile ont connu des transformations profondes qui ont bousculé la performance des acteurs habituels.    

La plupart des entreprises technologiques se concentrent notamment sur une nouvelle source de richesse : l’information ou “data” en anglais. Cette nouvelle forme de ressource est utile à plusieurs niveaux. Elle permet davantage de précision quand il s’agit d’anticiper les tendances de consommation, ou formuler de nouveaux traitements dans le milieu médical par exemple. Ces données demeurent précieuses et les entreprises technologiques sont souvent les mieux positionnées pour les exploiter. Les informations sont recueillables instantanément, dès lors qu’un internaute navigue sur la toile ou utilise une application. Des taux importants de données permettent à l’intelligence artificielle de générer des modèles de prédiction. Cette nouvelle forme de richesse pousse de nombreux experts à prédire une révolution imminente du milieu économique.    

  

Le poids des valeurs technologiques dans le milieu boursier 

C'est simple, le poids des valeurs technologiques s'est renforcé au fil du temps : les mastodontes que sont Apple, Amazon, Microsoft, Alphabet (la maison-mère de Google) et Facebook, représentent aujourd'hui 38% du Nasdaq (Indice Boursier Américain). Du jamais vu !

Ces valeurs technologiques ont enregistré une excellente performance en 2019 avec un +34,6%. De ce fait, il serait tentant d’intégrer les valeurs technologiques dans son portefeuille d’actions. Il est vrai que ces valeurs ont profité des fermetures des commerces physiques pendant la crise sanitaire. Ce fut également le cas pour les actions de sociétés de logiciels, que ce soit celles de vidéoconférences ou de cyber-sécurité.  Résultat des courses : Amazon et Apple frôlent aujourd’hui  les 1.200 milliards de dollars de valorisation.

 

Immunisées contre la crise ?

Toutefois, il serait faux d’affirmer que ces valeurs soient totalement imperméables aux effets de la crise. Au début de mars, certains investisseurs se sont séparés graduellement d'actifs plus risqués au profit de valeurs refuges traditionnelles comme l’immobilier, l'or et les bons de trésor. Le statut financier des Big Tech chinoises avait été durement conditionné par le coronavirus. Cela a eu pour effet de ralentir la progression générale des valeurs technologiques. 

Si à l’heure actuelle les différents rapports démontrent une hausse constante des levées de fonds, il est à craindre que bon nombre de ces accords aient été conclus avant le début de la crise. En conséquence, plusieurs institutions ont déjà réinitialisé leurs attentes. Il ne nous faudrait pas non plus négliger le contexte américain et chinois. Le risque d’une deuxième vague d’épidémie pourrait encourager un repli.  

Faudrait-il donc éviter un investissement dans les valeurs technologiques ? Les dernières publications rapportent que certaines grandes valeurs technologiques continuent à grimper malgré les circonstances. Le plan d’investissement américain est notamment venu apporter un nouveau souffle. L’appui des banques centrales, et notamment de la Fed, alimentant l’appétit pour le risque. 

 

Rencontrons-Nous

France, comment investir dans les valeurs technologiques ?

Il ne serait pas surprenant d’affirmer que la plupart des valeurs technologiques se trouvent aux États-Unis.  Plusieurs placements  nécessitent donc l’ouverture d’un compte-titres ordinaire (CTO) pour pouvoir y déposer des actions américaines.

Les valeurs technologiques françaises 

En France, il faudrait surtout miser sur le secteur des Biotech. Ce milieu est constitué d’entreprises innovant dans la médecine et la pharmaceutique. Aujourd’hui, on recense près d’une cinquantaine de ces sociétés à forte croissance qui sont cotées à la Bourse de Paris. Leur valorisation boursière fait près de 8 milliards d’euros. 

Les services numériques ont également le vent en poupe ! Près de 40% des sociétés françaises entreprennent la digitalisation partielle ou nette de leurs services. Les sociétés de conseils en technologie  et les éditeurs de logiciels deviennent donc logiquement les premiers bénéficiaires de cette tendance. Ces entreprises pourraient proposer des rendements intéressants durant les prochaines années. 

Finalement, il ne faudrait pas oublier le secteur des Fintech. Ces start-up révolutionnent le monde des services digitaux. L’investissement dans ces sociétés auraient augmenté de 750% en 2015 et représente près de 167 millions d’euros.  

 

Le FCPI comme meilleur moyen pour investir ? 

S'il est permis d'investir directement dans certaines de ces sociétés lorsqu'elles sont cotées, le choix d’un FCPI (Fonds Commun de Placement dans l'innovation) peut être plus convenable. En effet, un FCPI encourage un particulier à investir dans des entreprises non cotées et innovantes. Une société labellisée “entreprise innovante” doit comporter plusieurs caractéristiques : détenir moins de 2000 employés, posséder un siège social dans l’espace économique européen et être sujette à l’impôt sur les sociétés. Le FCPI donne droit à une diminution d’impôt tant que les parts sont conservées pendant au moins cinq ans. 





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