Ce serait le nouvel Eldorado de la finance, capable de remettre en cause le modèle économique des banques. Pas une semaine ne passe sans qu’un économiste ou un homme politique de renom (dont, au premier chef, le très médiatique ministre de l’Economie Emmanuel Macron) ne loue les mérites du « crowdfunding » que l’on peut traduire littéralement par « financement par la foule ».
D’ailleurs, selon une enquête publiée le 24 mars 2016 et réalisée par Harris Interactive auprès de 2.000 personnes âgées de 18 à 70 ans pour le compte du cabinet de conseil et d’audit Deloitte, 38% des Français auraient d’ores et déjà entendu parler de ce nouveau mode de financement participatif via Internet. Un joli score sachant que les premières plateformes en ligne de « sociofinancement » sont apparues il y a seulement une dizaine d’années dans l’Hexagone.
L’enquête de Deloitte ne détaille pas, en revanche, la notoriété de chaque type de crowdfunding, que ce soit le don d’argent, le prêt aux particuliers ou aux entreprises (« crowdlending ») ou l’entrée au capital de PME (crowdequity »). Peu importe, 38% des répondants se déclarent intéressés par le financement « peer-to-peer », dont 7% « très intéressés ». Une véritable consécration.
Reste que, toujours d’après l’étude Deloitte, seuls 6% des sondés ont sauté le pas pour l’instant. Ce pourcentage intègre non seulement les internautes investisseurs mais également les particuliers emprunteurs. C’est-à-dire l’ensemble des uttilisateurs du crowdfunding. On est donc ici loin du raz-de-marée annoncé.
Pour autant, les pouvoirs publics semblent bien décidés à développer le financement « P2P » et plus particulièrement le crowdlending. Le gouvernement y voit le moyen de palier la frilosité des banques à prêter aux porteurs de projets. L’exécutif compte ainsi sur les Français pour financer directement les start-up et autres petites entreprises, potentiels viviers d’emplois.
A l’occasion des 3èmes assises de la finance participative organisées le 29 mars 2016, Emmanuel Macron a annoncé une pluie de mesures visant à doper le crowdfunding en France. Les seuils maximum de prêts par prêteur et par projet vont être relevés, a promis le locataire de Bercy. De 1.000 à 2.000 euros pour les prêts avec intérêts et de 4.000 à 5.000 euros pour ceux sans intérêts.
Les plateformes de crowdequity seront autorisées à lever jusqu’à 2,5 millions d’euros, contre seulement 1 million d’euros aujourd’hui. En plus des actions ordinaires et des obligations à taux fixes, elles pourront proposer des titres participatifs émis par des coopératives (dont les Scop) et des établissements publics à caractère industriel et commercial (Epic).
A cette liste, il ne faut pas oublier la déductibilité des pertes liées au crowdlending. Depuis le 1er janvier 2016, les défaillances d’entreprise et les non remboursements de créances peuvent être déduits des intérêts issus d’autres plateformes de prêt participatif. A défaut d’être sûr de gagner de l’argent, l’internaute prêteur est assuré d’en perdre moins. Pas sûr que cela soit suffisant pour attirer les foules.
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