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Art numérique : Les NFT font leur grande entrée

24 sept. 2021
PAR NICOLAS PEYCRU

Des licences d’utilisation sous forme de jetons. C’est à peu près cela l’idée derrière les Non Fungible Token (NFT). Et il faut dire que c’était plutôt prévisible avec l’essor des crypto-monnaies. 

Selon le tracker de marché NonFungible.com, rien qu’en mars 2021, les collectionneurs ont déboursé plus de 200 millions de dollars sur une gamme d'œuvres d’arts, de “memes”  et de GIF basés sur ce modèle. Un contraste saisissant quand l’on découvre que ce montant était à peine de 250 millions sur toute l’année 2020. Les NFT font leur grande entrée dans l’univers de l’art numérique. Mais de quoi parle-t-on au fait ?

 

Non-Fungible Token (NFT)

On peut définir les NFT comme étant des fichiers informatiques combinés à une preuve de propriété et d'authenticité, comme un acte. Tout comme les crypto-monnaies, elles existent sur une blockchain, un grand livre public numérique inviolable. Mais comme les dollars, les crypto-monnaies sont "fongibles", ce qui signifie qu'un bitcoin vaut toujours la même chose que n'importe quel autre bitcoin. Hors, ce n’est pas le cas des NFT. Leurs jetons ont des valorisations uniques fixées par le plus offrant, tout comme un Van Gogh ou un Picasso. 

Les artistes souhaitant vendre leur œuvre en tant que NFT doivent s'inscrire sur une place de marché. Ensuite, ils doivent « émettre » des jetons numériques en téléchargeant et en validant leurs informations sur une blockchain (généralement la blockchain Ethereum, une plate-forme rivale de Bitcoin). Cela coûte généralement entre 40 $ et 200 $. Ils peuvent ensuite mettre leur pièce aux enchères sur un marché NFT, similaire à eBay.

 

Qu’achète-t-on au juste ?

Le 23 mai 2021, la vidéo « Charlie m’a mordu », film de 55 secondes posté sur YouTube en 2007, a été vendue pour 760 999 dollars américains via une enchère en ligne. L'artiste numérique Mike Winkelmann, connu sous le nom de Beeple, vendait récemment une pièce pour un montant record de 69 millions de dollars. Il s’agit du troisième prix le plus élevé jamais atteint par un artiste actuellement vivant, après Jeff Koons et David Hockney. À première vue, toute l'entreprise semble illogique : des gros collectionneurs paient de six à huit chiffres pour des œuvres qui peuvent souvent être vues et partagées en ligne gratuitement. Aussi, la rareté (et donc la valeur) d’une œuvre tend à exister dans l'espace physique, rendant donc moins évidente l’estimation d’une œuvre numérique. D’où vient l’attrait des NFT ? La réponse est simple : L’exclusivité de leurs produits. 

Du point de vue juridique, il faut étudier le contrat pour comprendre que le jeton s’apparente à une licence d’utilisation. Autrement dit, l’acquéreur a le droit de visionner l’œuvre en privé comme en public et de l’exploiter ( faire payer ceux qui veulent la voir), sous certaines conditions mentionnées dans la licence. Ce droit était auparavant concédé à la plateforme numérique. Dans le cas de la vidéo « Charlie m’a mordu » par exemple, la famille Davies-Carr a décidé de retirer la vidéo de Youtube et d’en concéder l’usage au plus offrant sans pour autant renoncer à sa propriété intellectuelle. Ainsi, l'acheteur fait l’acquisition d’un certificat unique relié à une œuvre. 

 

Les formes de NFT

Les NFT peuvent prendre n’importe quelle forme,  et de ce fait, vont bien au-delà de l’art numérique. Parmi les premières introduites, on retrouve de petits chats virtuels, les cryptokitties. Et oui, le ronronnement de votre chat est unique, et donc vendable. Il est possible d’en acheter un pour le revendre plus cher plus tard.  Les collectionneurs peuvent en créer un à partir de deux autres, toujours via la blockchain.

Les NFT font aussi leur chemin dans le monde des jeux vidéo. Les joueurs peuvent acheter une armure unique pour leur avatar qui n’existe qu’à un seul exemplaire. Une opportunité intéressante quand l’on sait que bon nombre investissent régulièrement de l'argent dans des améliorations cosmétiques pour leurs avatars. À titre d’exemple, un joueur de Fortnite dépensait en moyenne 82 $ en contenu dans le jeu en 2019. Ainsi l'idée de dépenser de l'argent réel en actifs numériques est déjà bien ancrée.

Mais pas besoin d’être "gamer" pour s’intéresser à l’achat de biens exclusifs sur les jeux vidéo. Par exemple, The Sandbox- jeu de plateforme en ligne - propose à ses joueurs de visiter et construire différentes parcelles de terrain. Mais pour exploiter une parcelle, il faut en être le propriétaire. L’acte de propriété ? Un NFT.

 

Pour revenir au sujet initial, c’est-à-dire l’art numérique, celle-ci a longtemps été sous-estimée, en grande partie parce qu'il est disponible gratuitement. Pour aider les artistes à produire de la valeur financière pour leur travail, les NFT ajoutent l'ingrédient crucial de la rareté. Pour certains collectionneurs, s'ils savent que la version originale de quelque chose existe, ils sont plus susceptibles d'avoir envie de la pièce "authentique". 

 

La création d’un mouvement

Certains collectionneurs d'art numérique affirment qu'ils paient non seulement pour les biens numériques, mais aussi pour le travail des artistes. L’utilisation de NFT représente donc un mouvement pour légitimer économiquement une nouvelle forme d'art. Elle prend également de l’ampleur du fait que nous passons la majeure partie de notre temps en ligne. Si presque tout votre monde est virtuel, il devient logique de dépenser de l'argent sur des actifs s’y trouvant.

La NFT attire un breuvage étrange non seulement d'artistes et de collectionneurs, mais aussi de spéculateurs cherchant à s'enrichir grâce à la dernière mode. D’ailleurs, le phénomène suscite pas mal de critiques. Si la possibilité de désormais voler des œuvres virtuelles est un débat à part entière, d’autres y voient un engouement qui reste similaire à celui de l’investissement blockchain. Le NFT serait ainsi  la dernière bulle, semblable à la manie de “boom-and-bust” de cette année autour des "actions memes" comme GameStop.

 

Nouveau mode de consommation ?

Le phénomène NFT pourrait bien être la prochaine bulle mais le mouvement n’est pas sans raison. En effet, de nombreux artistes  se sentent lassés après plusieurs années de créations non récompensées sur les Big Tech comme Facebook et Instagram. En conséquence, ils se jettent tête baissée dans l'opération. Ces artistes de toutes sortes - auteurs, musiciens, cinéastes - envisagent un avenir dans lequel les NFT transformeront à la fois leur processus créatif et la façon dont le monde valorise l'art. C’est d’autant plus qu’il est désormais possible de vraiment « posséder » et de vendre de l'art numérique. Les technologues, quant à eux, affirment qu’ils représentent la dernière étape vers une révolution longtemps promise par la blockchain. On évoque une transformation radicale  du mode de consommation, avec des implications majeures pour tout, des prêts immobiliers aux soins de santé. Alors, ont-ils un réel potentiel selon vous ?

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